Depuis la nuit des temps, les humains (et peut-être bien aussi nos amies les bêtes) semblent chercher à s’évader des limites des sens, du raisonnement « normal », d’une conscience limitée.
Que ce soit par la méditation, l’hypnose, le yoga, la transe chamanique, mystique ou musicale, l’envie de dépasser la conscience ordinaire peut emprunter différentes voies. Le recours aux plantes et aux substances psychédéliques en est une, pratiquée traditionnellement par des tribus « indiennes » et depuis la génération de 68 par des « tribus d’indiens métropolitains ».
Expérimentées en psychiatrie dans les années 1940-60, remplacées par les neuroleptiques à la faveur du prohibitionnisme, les substances psychédéliques ont fait ces dernières années leur retour dans les psychothérapies. Par « micro doses » ou « justes doses », les facultés des psychédéliques à agir sur des circuits normalement inhibés du cerveau suscitent l’intérêt tant des professionnels de la santé que des usagers de psychotropes. Paradoxalement, une des utilisations expérimentales des substances psychédéliques qui est de plus en plus en vogue aujourd’hui est celle des plantes psychédéliques comme aide au sevrage des opiacés. Avec les psychédéliques, on assiste à la rencontre des savoirs médicaux traditionnels, modernes et expérientiels.
LIEU
Amphithéâtre de l’EHESS, 105 bd. Raspail, 75006 Paris
DATE
11 Janvier 2018
HORAIRES
17h à 20h
LES INTERVENANTS
Christian Sueur « Le renouveau des utilisations thérapeutiques des substances psychédéliques »
Psychiatre, praticien hospitalier, spécialisé en addictologie. Il a travaillé depuis le début des années 1980 dans diverses institutions d’accueil et de soins pour toxicomanes, puis au sein de Médecins du Monde. Il a été cofondateur et responsables des « Missions Rave », où il a œuvré à mettre en place des actions de « Réductions des risques » chez les jeunes consommateurs de substances psychédéliques et entheogenes fréquentant les évènements festif techno. Il a publié de nombreux articles sur les drogues de synthèse et leur consommation à la fin du siècle dernier, en croisant différentes approches, cliniques, anthropologiques, sociologiques, pharmacologiques, et en visitant leurs diverses utilisations thérapeutiques telles qu’elles ont été pratiquées de par le monde.
David Dupuis « L’ayahuasca parle aux Français. Pèlerinages psychotropiques en Amazonie péruvienne »
Docteur en Ethnologie – Anthropologie Sociale (EHESS, Paris), chercheur post-doctorant à l’Université de Durham (Fondation Fyssen). Sa recherche doctorale, appuyée sur dix-huit mois d’enquête en haute-Amazonie péruvienne, s’est concentrée sur les innovations rituelles, les modes de transmission des savoirs religieux et la question de l’efficacité thérapeutique dans le contexte des reconfigurations contemporaines du curanderismo péruvien impliquées par l’émergence du « tourisme chamanique » et l’internationalisation de l’ayahusasca.
Vittorio Biancardi est doctorant au CRH/EHESS. Son travail de recherche, qui relève d’une méthodologie à la fois historique et anthropologique, est axé sur l’usage à faible dose des drogues dites psychédéliques dans une période comprise entre 1943 (année de la découverte de la LSD-25) et aujourd’hui.
ORGANISATEURS
- Mariana Broglia de Moura, anthropologue, doctorante à l’EHESS
- Renaud Colson, juriste, MC à l’Université de Nantes
- Anne Coppel, sociologue
- Bertrand Lebeau, médecin, membre de SOS Addictions
- Julia Monge, anthropologue, doctorante à l’EHESS
- Fabrice Olivet, directeur de l’Auto Support des Usagers de Drogues (ASUD)
- Alessandro Stella, historien, directeur de recherche au CNRS
Une réponse
je travaille sur la connaissance mystique (je publie un livre sur ce sujet fin mars/début avril) et je suis intéressé par les états de cs modifiés, mais hélas je n’ai pas vu l’annonce de votre séminaire et je serais éventuellement intéressé à connaître vos activités