Autosupport des usagers de drogues

ASUD interpelle les dirigeants français sur les conséquences de la prohibition des drogues

ASUD interpelle les dirigeants français sur les conséquences de la prohibition des drogues

Monsieur le Président de la République, Monsieur le Premier ministre, Mesdames et Messieurs les Ministres, les Député(e)s, les responsables de partis politiques,

Nous, représentants des usagers de drogues, soutenus par des associations de Réduction des risques (RdR), des médecins, élus ou citoyens concernés, sommes choqués par la poursuite de «la guerre aux drogues» et le maintien de la pénalisation de l’usage privé malgré l’échec planétaire de cette politique, démontré dans le 2ème rapport de la Commission Mondiale pour la politique des Drogues.

Cette prohibition est désastreuse : catastrophe en matière de santé publique, trillions de dollars dilapidés sans influence ni sur l’offre ni sur la demande, millions de vies brisées, milliers de quartiers déstructurés, explosion de la violence liée au trafic, gangrène de l’économie par l’argent sale et des forces répressives par la corruption. La France n’est désormais plus épargnée par aucune de ces conséquences néfastes.

Malgré ce constat accablant, les tenants d’une politique plus pragmatique, fondée sur des données scientifiques, sont systématiquement assimilés à des soixante-huitards attardés voire à des « Munichois ». Comment peut-on assumer un tel bilan? Comment peut-on refuser de réformer notre ancestrale loi de 1970 ? Nous en sommes arrivés à la conclusion que vous manquiez d’informations sur les propositions alternatives d’un débat mondial en pleine évolution.

Le Colorado et l’État du Washington viennent d’adopter par référendum la régulation publique du marché du cannabis, le Parlement d’Uruguay débat actuellement d’une proposition similaire. Les arguments des réformateurs portent sur la lutte contre les gangs, le blanchiment, la perception de taxes, la création d’emplois et de programmes sociaux, le contrôle sanitaire du cannabis, la séparation avec le marché des autres drogues.

Nous voulons surtout vous interpeller sur le lien établi entre la pénalisation de l’usage des drogues et l’augmentation des dommages sanitaires, principalement l’accélération de la contamination par le VIH (Sida) et le VHC (hépatite C). Voilà pourquoi nous vous faisons parvenir le second rapport de la Commission mondiale pour la politique des drogues : « La guerre aux drogues face au VIH/sida »

Nous espérons que ce document fera évoluer votre analyse, hélas encore influencée par la « War on drugs » du Président Nixon lancée en 1971. Nous souhaitons que cette lecture vous incite enfin à ouvrir un débat, sans anathème inutile ni dramatisation excessive.

Veuillez agréer l’expression de nos sentiments respectueux.

Miguel Velazquez (président d’ASUD), Fabrice Olivet (directeur d’ASUD) et Laurent Appel (journaliste/ASUD)

Avec le soutien de :

Marie Debrus (présidente de l’AFR), Bruno Spire (président d’Aides), Dr Béatrice Stambul (présidente d’ASUD Mars Say Yeah), Jean-Luc Bennhamias (député européen), Laurence Cohen (sénatrice du Val de Marne), Anne Coppel (sociologue), Jean-Luc Romero (président d’Élus locaux contre le Sida), Matthieu Bonduelle (président du Syndicat de la Magistrature), Dr Élisabeth Avril (directrice de Gaïa Paris), Stéphane Gatignon (maire de Sevran), Fabienne Lopez (présidente de Principes Actifs), Pierre Tartakovski (président de la Ligue des Droits de l’Homme), Anne Souyris (journaliste), Olivier Maguet (administrateur de Médecins du Monde), Lucie-Thérèse Faure (coordinatrice de l’ACSCF), Pascal Melin (président de SOS Hépatites), Dr Jean-Pierre Lhomme (président de Gaïa Paris), Fabrice Rizzoli (membre du Conseil National du Parti Socialiste), Dr Bertrand Lebeau (médecin addictologue), Dr Laurent Gourarier (psychiatre), Jean-Pierre Galland (fondateur du CIRC), Alain Lipietz (économiste), Patrick Favrel (porte-parole de SOS Hépatites), Adrien Héliot (président de Techno +), Charles-Henry de Choiseul Praslin (juriste), Wandrille Jumeaux (secrétaire fédéral des Jeunes Écologistes), Farid Ghehiouèche (coordinateur de Cannabis Sans Frontières), Renaud Colson (maître de conférence en droit), Dominique Broc (porte-parole des Cannabis Social Clubs), Olivier Poulain (membre de l’Observatoire Géopolitique des Criminalités), Elliot Imbert (médecin addictologue), France Lert (Chercheuse INSERM), Rogissart Valère (président d’honneur de l’AFR), Michel LEJEUNE (vice-président RdR Montpellier), Jean-René DARD (co-fondateur d’ASUD), MichelHautefeuille (Addictologue Centre Marmottan), Caroline Gasiglia (présidente du TIPI), Pr Christophe Lançon (Hôpitaux de Marseille).

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-- Commentaires

Une réponse

  1. Pensez à nos enfants

    La répression ne fait que renforcer le trafic et la violence dans les cités !
    Une tolérance = PLUS AUCUN TRAFIC DE CANNABIS

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