Communiqué d’Asud, Anitea, Act Up Paris, Gaïa, Safe, Sos Hépatites Paris, salledeconsommation.fr
A l’occasion du projet de loi de finance 2010, la commission des finances et la commission des affaires sociales de l’Assemblée Nationale étaient réunie en commission élargie, le 4 octobre 2009, pour poser des questions et entendre Roselyne Bachelot sur les crédits de la mission « santé ».
Pendant cette séance, Michel Heinrich, député UMP et maire d’Epinal a posé une question à la Ministre de la santé sur l’expérimentation de salles de consommation :
« Mon rapport de 2007 sur la mission « Santé » suggérait, dans le cadre de la lutte contre les drogues illicites, la mise en place de lieux publics de consommation. La plupart des usagers aux pratiques à risques ne sont jamais en contact avec des soignants. La Suisse, après l’expérience désastreuse des scènes ouvertes, comme de très nombreux autres pays de l’Europe ainsi que le Canada ou l’Australie, ont ouvert des salles de consommation au fonctionnement strictement réglementé. Après quinze ans, différentes études ont fait apparaître une réduction des overdoses et de la mortalité, une baisse des comportements à risques, une augmentation des démarches de sevrage et une réduction des nuisances dues à l’usage de la drogue dans l’espace public. Il est établi que ces salles n’ont aucun effet d’incitation à la consommation : à Vancouver, par exemple, on a constaté une hausse de 30 % des demandes de médicaments de substitution ou de sevrage. Et il est bien clair qu’aucune drogue n’est fournie dans ces salles. Êtes-vous prête à tenter une expérimentation ?»
La réponse de Roselyne Bachelot a été plutôt positive, envisageant une expérimentation de salles de consommation à moindre risque, si les conclusions de l’expertise collective conduite par l’INSERM sur la réduction des risques chez les usagers de drogues étaient favorables. :
« Monsieur Heinrich, vous m’avez interrogée sur l’ouverture expérimentale d’une salle de consommation pour usagers de drogues par injection et consommateurs de crack.
À l’occasion de la journée mondiale contre les hépatites, le 19 mai, les associations ont réclamé l’ouverture, dans le cadre du programme de réduction des risques liés aux hépatites, d’une salle de consommation à Paris. Une telle salle serait destinée avant tout à une population très précarisée, souvent sans domicile fixe. Son ouverture, à titre expérimental, s’accompagnerait d’une évaluation de son impact sur la santé publique.
L’enquête collective que conduit l’INSERM sur la réduction des risques chez les usagers de drogues traitera, à ma demande, des salles de consommation. La décision d’ouvrir ou non, à titre expérimental, une salle de consommation sera prise au vu de ses conclusions, qui sont attendues pour la fin du premier trimestre de 2010. Au cas où celles-ci se révéleraient favorables, des porteurs de projets devront être trouvés. Deux associations, dont ASUD, ont déjà été reçues à cette fin.»
Une réponse
OUI , SI…
Une jolie manière de dire: NON , MAIS ?!