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Les cathinones

Les cathinones

Famille des Stimulants

Par cathinone on désigne à la fois une molécule (la cathinone) et une famille de molécules (les cathinones). La cathinone est le principe actif du khat (catha edulis), une plante d’Afrique de l’est traditionnellement mâchée pour ses effets stimulants et légèrement empathogènes (qui facilite la capacité à se mettre à la place des autres). En modifiant légèrement la cathinone, des chimistes ont produit une série de substances aux effets relativement proches qui ont été mises sur le marché par des shops en ligne à partir de 2007 et ont connu un certain succès en France au cours de l’année 2009 (où elles ont remplacé la MDMA qui connaissait une pénurie mondiale). Elles ont ensuite été interdites en France (ce fût le 1er classement stupéfiant de toute une famille de molécules en France) et lorsque la MDMA est revenue, plus disponible que jamais (à partir de 2011), les cathinones se sont raréfiées en milieu festif. En revanche les cathinones se sont diffuseés en même temps que le chemsex dont elles sont les produits phares et aujourd’hui (2020) elles tendent même à faire leur retour dans les milieux festifs.

Dans le cerveau les cathinones jouent surtout sur la dopamine mais elles sont toutes aussi plus ou moins sérotoninergique (attention au syndrome sérotoninergique ! cf overdoses tome 2 stimulants). Ce sont des stimulants aux effets empathogènes marqués (un peu comme la MDMA) qui induisent des consommations compulsives et des descentes particulièrement difficiles ! Attention aussi au pyrolidines ou pyrovalérones (cf ci-dessous), des espèces de super-cathinones qui sont souvent confondues avec ces dernières…

Parmi les cathinones on distingue essentiellement deux familles :

  • Les cathinones « classiques », dont les plus connues sont la méphédrone (4 MMC), la 3 MMC (parfois appelée métaphédrone) et la 4 MEC et les moins courantes sont l’ethcathinone, la pentedrone, l’ethylone, la butylone, la mexedrone, l’heptedrone, la methylone (bk MDMA) etc…
  • Les pyrovalérones ou pyrolidines, dont les plus connues sont la MDPV, l’alpha PVP, l’alpha PHP et la MDPHP. Bien qu’elles soient chimiquement classées parmi les cathinones, ces molécules en sont largement différentes. Au niveau des dosages d’abord, elles sont 10 à 100 fois plus puissantes, au niveau des effets ensuite elles sont réputées plus brutales, plus compulsivogènes (cf dépendances) et induire des descentes plus difficiles voir même des pétages de plombs particulièrement intenses (aux Etats unis, elles sont l’objet d’une intense panique morale construite depuis une dizaine d’années autour des super pouvoirs et des envie cannibales qu’elles seraient supposées produire). Au-delà des mythes qui les entourent, ces molécules sont réellement plus difficiles à consommer que les cathinones « classiques » avec lesquelles elles sont pourtant souvent confondues, notamment dans les milieux chemsex. Avec ces produits, les bases d’une consommation à moindre risques doivent être suivis plus encore qu’avec d’autres produits. Il faudra ainsi faire extrêmement attention aux dosages, limiter l’accès à une trop grande quantité (en achetant de petites quantités ou bien en s’en ré-envoyant une partie par la poste) afin d’éviter de consommer compulsivement, espacer les sessions de consommation etc.

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