Autosupport des usagers de drogues

Des députés stupéfiants

Communiqué de Presse ASUD / AFR / ANITeA / Aides / Médecins du Monde

Des députés UMP ont présenté ce jour à l’Assemblée Nationale un rapport sur la question des drogues. Leur mesure phare est le classement du Subutex® au tableau des stupéfiants, proposition qui avait déjà couru en 2006, contre laquelle s’étaient élevées très unitairement de nombreuses associations et que le ministre d’alors Xavier Bertrand avait finalement écartée.

Depuis nous avons fait du chemin. La Caisse Nationale d’Assurance Maladie renforce son contrôle, la Commission Nationale Addiction a évalué le problème et proposé des réponses tournées vers le soin, les centres de soins, les centres d’accompagnement et les médecins libéraux qui accueillent et aident ceux qui ont besoin de ce médicament pour vivre mieux (ils sont 100.000 en France) ont affiné leur prise en charge.
A l’évidence, ces députés arqueboutés sur une position répressive (envoyer « un signal fort aux usagers et aux trafiquants ») ne sont pas intéressés par le travail des professionnels et ne s’informent pas de l’avancée des idées et de la science. Dans le cadre de la Commission Addiction, mise en place par la Direction Générale de la Santé, existe un groupe d’experts sur les traitements de substitution aux opiacés (TSO), dont les avis peuvent faire autorité.
La politique du bâton, démagogiquement toujours attractive est totalement contreproductive en matière de santé publique et fait de nos bénéficiaires d’éternels boucs émissaires.
Nous réclamons au contraire un élargissement des dispositifs, un meilleurs accès aux traitements de substitution (autres molécules, autres galéniques), nous nous organisons face à cette urgence sanitaire qu’est l’épidémie d’hépatite C et qui exige que nos patients accèdent sans menace aux structures de soins. Les traitements de substitution coûtent cher à la sécurité sociale, lit-on dans ce rapport !
Sûrement moins que le traitement des maladies qui sont liées à des consommations clandestines et moins que la prison où on incarcère de plus en plus (cf la Conférence de Consensus sur les traitements de substitution en 2004.
Quand nos législateurs s’informeront ils sur ces politiques de Réduction des Risques que nous développons en France, qui existent partout dans le monde et ont fait leurs preuves tant en termes d’amélioration de la santé des usagers, qu’en termes d’ordre social ? Combien de temps encore, des positions idéologiques, moralisantes et irrationnelles persisteront et feront obstacle à une politique pragmatique, humaine, opérante, peu coûteuse et qui a fait ses preuves ?

-- Commentaires

3 Responses

  1. Etonnés???…..!

    Et vous pensiez vraiment que c’en faisant d’ASUD une assoc d’usagers du système de soins, que vous seriez à l’abri???? Relisez TOUS mes billets, qui s’insurgent contre CE positinnement, et vous verrez que tout cela était prévisible…..J’aime pas jouer les Cassandre, mais c’estait…. »dans l’air du temps »….et copiner avec nos ennemis (en tous cas, je les considère comme tels, allait nous « protéger »?….Triste et re-triste…..Je ne donne pas 1 an à ASUD pour survivre sous sa forme initiale….Dois-je répéter qu’il y a plus d’honneur à se saborder, qu’à piétiner dans la médiocrité!…
    Mais j’imagine que je serai encore…. »censuré »….et après, on me dira complètement « parano »……Triste et re-triste;…..
    Alain CHATEAU, ASUD-Reims
    PS: un « groupe », une « mouvance », si minime soit-elle a-t-elle encore le droit à une expression libre sur ce site, hors les blogs?….(cf Complet Brouillé, et tous les « bannis » du forum……

  2. (-:

    On est dans le grand n’importe quoi, à confondre tout. Je ne répondrais meme pas sur la forme comme sur le fond. c’est tellement dérisoire et inutile…

  3. subutex- stupéfiant….

    Bonjour

    je ne suis pas étonnée, tout comme alain de reims. Et c’est bien dommage…. Sans doute, peut etre aurait il fallu s’imposer un peu plus pour éviter des lois, à mon humble avis inutiles… Le subutex va passer dans le cadre des produits licites stupéfiants..Il faut sans doute s’exprimer, se montrer beaucoup plus, s’imposer pour se faire entendre… l’effet de surprise a fonctionné par le passé et peut encore fonctionner par le présent… Trouver sans doute la locomotive motivée nécessaire à faire avancer les choses… Quand je pense à la loi de 1970 qui existe encore, pour simplement condamner l’usage des drogues… Certes il reste difficile en qualité d’usager de drogues de se faire entendre, d’accepter d’etre entendu, mais c’est possible… Rappelez vous au début de l’épidémie, la voix des usagers s’est fait connaitre, la réduction des risques s’est mise en place petit à petit avec une volonté des uns et des autres…
    Malgré tout je crois encore à la possibilité de faire avancer, et surtout de faire entendre à qui le veut que l’usager de drogues est aussi quelqu’un de responsable, qu’il peut etre aussi un intervenant valable autant sur le terrain que dans l’aspect politique…
    Bien à vous estelle

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