A travers ces lignes, je viens vous raconter mon expérience :
J’ai passé une soirée en réunion avec un groupe “d’usagers des drogues”. Pas évident ; je suis mère mais j’ai eu la surprise de constater que, durant cet entretien, la drogue n’a jamais été évoquée. Les discussions ont plutôt porté sur la façon de s’en sortir, de se prendre en charge, de se faire respecter, et, dans l’avenir, de requérir l’aide d’associations ou de l’État, comme il vient de le promettre pour éviter les problèmes des quartiers à “risques”.
Il faut les encourager, ils redressent la tête. Une bouffée d’air pur dans notre horizon de famille détruite par les effets et retombées de la drogue.
Je tiens à saluer la Naissance de ce Groupe en France, en tant que parent; oui, je suis une de ces mères qui ont du lutter contre cet abattement où ils se plongent; effrayée par cette forme de racisme des voisins ou amis proches qui, apeurés et alertés mais sans connaissance exacte du danger cherchent à protéger leur progéniture en les empêchant de fréquenter nos enfants comme s’ils étaient des pestiférés.
Il est vrai que nous vivons dans un univers différent de ce que nous avions vécu, complètement démuni et désespéré car c’est l’angoisse qui nous habite.
Seul un psychologue m’a aidé et un peu calmée en réfléchissant : pour lui, ces jeunes intoxiqués sont plus sensibles, plus perdus donc, en ne supportant pas par la même notre société dure et dominée par l’argent et la technicité.
Eux cherchent l’Humain, la tendresse, la confiance, et on les rejette, d’où leur regroupement entre-eux, les isolants encore plus et les désignant à la vindicte populaire.
En tant que parent, il ne faut pas céder au découragement, mais consulter son médecin, les aider par notre inconditionnelle tendresse.
Alors, je reprends confiance en les voyant se prendre en charge, s’assumer, et là, un peu libérée et moins seule aussi, Associations, ministres, et anonymes, apportez nous votre concours …
Colette AUBOURG