Autosupport des usagers de drogues

Manuel Valls répond à ASUD

C’est dans le journal conservateur Valeurs Actuelles que le nouveau Ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a répondu à ASUD qui avait commenté sa position réactionnaire vis à vis de la dépénalisation du cannabis.

Valls, farouche opposant à la dépénalisation du cannabis, devrait garder le cap de l’interdit

Date : 18 mai 2012 PARIS
source : Daphné BENOIT (AFP)

Farouche opposant à la légalisation et la dépénalisation du cannabis, le nouveau ministre de l’Intérieur Manuel Valls devrait maintenir le cap de l’interdit, malgré certaines propositions d’assouplissement émanant de son propre camp.

Interrogé sur le cannabis lors du premier débat des primaires socialistes organisé par France 2 mi-septembre, M. Valls s’était dit « fermement opposé, au nom même des valeurs de gauche (…), à toute concession dans ce domaine ».

« Les ravages de la drogue sur des jeunes, des gamins, dès le collège (…) ça commence souvent – pas automatiquement – par ce type de consommation, par cette économie souterraine qui mine nos quartiers », avait poursuivi M. Valls.

En juin 2011, le nouvel homme fort de la Place Beauvau avait également critiqué la proposition d’un groupe de travail socialiste présidé par Daniel Vaillant, préconisant la « légalisation contrôlée du cannabis » et la mise en place d’une véritable « filière nationale ». « L’idée de légaliser le trafic de cannabis, de l’officialiser, d’en organiser la diffusion, va à l’encontre de mes valeurs », avait alors réagi le député-maire d’Evry (Essonne).

D’autres ténors du PS, eux, avaient adopté une position plus mesurée. Jean-Marc Ayrault, ancien chef de file des députés PS et nouveau Premier ministre, avait estimé à l’époque que la question de la légalisation n’était « pas tranchée », et que la gauche, une fois au pouvoir, « organisera(it) une commission de consensus pour essayer de dégager des solutions ».

François Hollande, en revanche, avait déclaré avant son arrivée au pouvoir qu’il souhaitait maintenir l’interdit et qu’il ne reprendrait pas la proposition du sénateur-maire de Dijon François Rebsamen visant à transformer en contravention le délit de consommation de cannabis. « Nous pouvons rester sur une logique pénale, y ajouter une logique de soin », avait souligné en avril le futur président.

La France, qui possède l’une des législations les plus répressives d’Europe, figure au cinquième rang européen au niveau de la consommation de cannabis.

En dépit de la politique de prohibition menée depuis 1970, près de 4 millions de personnes avaient, en 2010, consommé du cannabis au moins une fois dans l’année, et 1,2 million de personnes seraient des consommateurs réguliers, à un niveau stable par rapport à 2005.

Fabrice Olivet, de l’association Asud (Auto-Support des Usagers de Drogues), qui milite pour la dépénalisation, « espère que le ministère de la Santé fera contrepoids » à l’Intérieur sur la question des drogues. M. Valls « fait partie de ces socialistes qui pensent que pour pouvoir être crédible sur le plan de la sécurité, il faut avoir un discours qui ne se distingue pas de celui de la droite au niveau des valeurs, notamment sur l’usage de drogue », juge-t-il.

« Or, on fait totalement fausse route, la politique de répression en oeuvre frappe en majorité les plus faibles, les gens qui vivent dans les banlieues et issus de l’immigration », ajoute-t-il. « Ma crainte, c’est que le dossier drogue paie l’accusation de laxisme des socialistes sur le dossier de l’immigration. »

Stéphane Gatignon, maire EELV de Sevran (Seine-Saint-Denis), qui voit dans la dépénalisation le seul moyen de lutter contre les trafiquants, prédit quant à lui que le débat sur cette « question de santé publique » refera nécessairement surface pendant le quinquennat.

« Valls est pragmatique. Il va devoir aborder cette question un jour ou l’autre s’il veut gagner la lutte contre les trafics », a-t-il déclaré à l’AFP.

Cannabis: Valls contre la « fumette »

Date : 24 mai 2012
source : Valeurs Actuelles

Vers un affrontement Manuel Valls (Intérieur) – Marisol Touraine (Santé) sur l’épineuse question de la dépénalisation du cannabis ? L’association (de gauche) Asud (Auto-Support des Usagers de Drogues) «espère que le ministère de la Santé fera contrepoids » à la Place Beauvau.
Selon l’association, Valls, opposé à toute libéralisation, « fait partie de ces socialistes qui pensent que pour pouvoir être crédible sur le plan de la sécurité il faut avoir un discours qui ne se distingue pas de celui de la droite au niveau des valeurs». Riposte amusée, mais ferme, d’un proche du ministre: « Nous recevrons cette association si elle le souhaite mais que les choses soient claires : la « gauche fumette », c’était 1968 pas 2012! ».

Et si ASUD acceptait l’invitation et tentait de convaincre M. Valls qu’il se trompe ? Chiche !

-- Commentaires

7 Responses

  1. Rencontre avec mr valls

    Bon courage les gars,faudra trouver de solides arguments car il n a pas l air de se laisser convaincre facilement

  2. Aliénation

    Le raisonnement de Valls est fondé sur un syllogisme : la gauche doit émanciper le peuple, or « la » drogue » aliène celui-ci, donc « autoriser la drogue » est une abdication.

    Maintenant, il faudrait pouvoir le convaincre des failles de ce raisonnement :
    – on peut concilier usage de drogue et engagement civique, tandis que l’abstinence n’est pas une garantie de non aliénation ;

    – une mauvaise politique n’émancipe personne, au contraire : elle discrédite ses partisans, délégitime l’action publique et affaiblit la loi ;

    – c’est la prohibition qui est une abdication, en supposant naïvement que la réalité se conformera aux exigences irréalistes de sa loi inepte, alors qu’elle délègue aux trafiquants le contrôle exclusif du trafic, en toute irresponsabilité.

    – abolir la prohibition ne signifie pas tout autoriser.
    Etc.

  3. légalisation

    Il faut absolument sortir de cette situation, car elle ne marche pas depuis 40 ans.
    Il faut penser aux jeunes et c’est justement pour ça qu’il faut dépénaliser, arrêter cette interdit qui ne fait que pousser les jeunes dans la découverte de l’interdit.
    Faire une politique de lutte contre le tabac, je suis a coté d’un lycée et je vois plus de la moitié des jeunes la cigarette à la main à la sortie, il faut dire que le bureau de tabac à coté du lycée ne prend pas la peine de vérifier l’âge de ses clients, et c’est assez humain il est là pour gagner sa vie.
    Il faut changer les choses absolument si on veut faire une politique de prévention qui tient la route.
    Car si j’ai bien compris la logique du gouvernement c’est à cause de jeunes que l’on maintien l’interdiction du cannabis.
    Un adulte doit pouvoir fumer si il le désire, de l’herbe et du tabac tout simplement au nom de la liberté.
    Si le changement c’est maintenant il est urgent de changer de politique pour préserver la jeunesse

  4. legaliser

    valls ne conpriend rien !!!
    l etat vend vien de l acoole et la controle bien !!!
    de plus l etat vend l alcoole controler qui fait bocoup plus de ravage , faut pas oublier que le cannabis na jamais fait de mort part overdose ,jai vue dans une revue que (pour mourire dorverdose de cannabis) faudrez fumer envorron vingt quatre mille joint pure en une heure,*
    letat vend bien une drogue dur ( l alcool )

  5. VENTE CONTROLER PART L ETAT

    la solution que l etat produise et vendre controler pour commencer en pharmacie ,puit ouvire des coffee shop , valls a peur de ca cest pour une raison quil croit que les lieux de vente ce face braquer comme des banque et il flipe de ca !!!
    il faut une vente controler du cannabis interdit au mineur ,comme le tabac et lalacool , au moin la il sera sure que les jeunes seront pas obliger d aller voire le deeleur du cartier qui va lui proposer une drogue dur comme la coke ect

  6. On lache rien !

    Valls, Hollande Ayrault, Montebourg, et même Belkacem se sont relayés pour affirmer la fermeté du gouvernement et leur volonté de poursuite la politique désastreuse désastreuse menée par la droite depuis dix ans.

    Ils ont peur de perdre plein de voix sans en gagner aucune. C’est peut-être vrai, la dernière enquête d’opinion sur la dépénalisation est catastrophique, nous avons atteint le niveau historique de 70% d’opinions défavorables.

    Les campagnes de propagande de la MILDT n’ont eu aucune influence sur la consommation des jeunes et l’explosion de la violence liée au trafic. Par contre, elles ont augmenté considérablement la stigmatisation des usagers et l’image négative du produit.

    Il est donc indispensable de rétablir un peu d’objectivité dans ce débat, un peu de science et de sociologie, un peu d’humanisme et de pragmatisme. Une commission indépendante d’évaluation des politiques alternatives aiderait beaucoup à clarifier les positions.

    Sans réformer la loi de 70, il est possible d’agir positivement. Un équilibrage dans l’attribution du fond de concours de la MILDT entre les 4 piliers de la politique des drogues serait un signal de vrai changement.

    Le fond a recueilli 20 millions d’euros en 2011 et la répartition actuelle est : 60 % pour la police et la gendarmerie, 20 % pour la justice, 10 % pour les douanes, 10 % pour le secteur sanitaire et social. Soit 18 millions pour le répressif et 2 millions pour le soin, la prévention et la RDR. Un répartition équitable donnerait plus des moyens à la prévention et surtout à la RDR, la seule politique qui a démontré de l’efficacité tant sur la santé publique que sur l’impact social de la consommation de drogues.

    Mais il sera très difficile d’arracher un euro à Valls en chef des képis. Espérons que la MILDT sera confiée à une personnalité de poids issue du soin ou de la RDR et non pas un répressif comme il en a été question avec Frédéric Péchenard.

    @ suivre

  7. courage !

    bon courage Fabrice! Quand tu vois qu’ils veulent précariser d’avantage les prostituées on se dit que pour les drogues illicites c’est pas gagné…reste qu’à leur montrer les chiffres de nos voisins Hollandais espagnols portuguais…

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