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VIH et nutrition

Dans toutes les civilisations du monde, le repas a toujours été le lieu par excellence de la convivialité. Un moment privilégié où l’on se retrouve entre amis, l’occasion de festivités familiales – d’un échange entre l’individu et son environnement tant humain que matériel.

Le repas, ce n’est donc pas seulement se nourrir, diversifier ses aliments en assurant la richesse qualitative des apports nutritifs, c’est aussi ne pas se nourrir triste. Pour les personnes atteintes par le VIH, cette notion de plaisir ne doit pas être sous-estimée, car le phénomène de malnutrition (anorexie) et les carences protéino-énergétiques (avec leurs conséquences sur l’apparition et le développement de la maladie) sont à prendre en compte. Aussi est-il important de retrouver l’appétit, le manque d’attrait pour la nourriture et de plaisir à déguster pouvant entraîner des effets dramatiques.

Dans cette optique, et d’après les travaux du Dr. Bourges endocrinologue-nutritionniste, nous avons sélectionné une série de conseils pratiques à la fois pour restaurer l’appétit altéré par certains troubles liés au VIH et pour assurer une alimentation variée et équilibrée.

Bien qu’il ne soit pas inutile de consulter éventuellement un spécialiste en nutrition ayant une connaissance du VIH, il est en effet possible au séropositif de s’auto-médiquer dans ce domaine. Une auto-médication qui dans son cas est loin d’être anodine, le système immunitaire pouvant pâtir d’éventuelles erreurs. Pour les éviter, il est indispensable de posséder quelques bases.

Notamment concernant les principaux éléments qui jouent un rôle lors de l’infection HIV.

Les vitamines

En plus de l’apport équilibré de protéines, complètes comme incomplètes, il faut un apport de vitamines A, B, C, D, E, AC panthoténique.

La vitamine C améliore en effet la mobilité de certains globules blancs et augmente le pouvoir destructeur des bactéries. Mais cet effet plafonne au-delà d’lg de vitamine C par jour, cette dernière ne peut être stockée dans l’organisme qui s’autodétruit naturellement. En revanche, tandis que sa carence peut favoriser la multiplication de certaines germes, un apport excessif de cette vitamine augmente le taux du cholestérol et détruit la vitamine B12, elle est aussi essentielle. La vitamine C’est présente dans les oranges, les citrons et les pamplemousses etc… et dans certains légumes frais.

Les vitamines du groupe B sont très importantes, car leur déficit entraîne une atrophie des tissus lymphoïdes et une baisse des lymphocytes. On en trouve :

  • VIT B1 : viande, poissons légumineuses, amandes, pain, céréales
  • VIT B2 : viande légumineuse et noix

La vitamine D : Sa carence induit une diminution sélective des T4 en nombre et en fonction. On la trouve dans le lait, le yaourt, et le fromage.

Certains éléments minéraux ont aussi une importance capitale.

Le Zinc (Zn)

Présent dans les huiles et dans les produits de la mer, le Zinc a un effet positif sur les leucocytes CD4, les fameux T4 source de tant d’angoisse chez les séropositifs, probablement par le biais de l’hormone du thymus. Le manque de Zinc se manifeste par des retards de cicatrisations, des éruptions cutanées, des troubles du goût (dégoût de la viande, par exemple), des aphtes, des troubles de la sudation, une fréquence accrue des candidoses digestives, herpès et infections anorectales.

On trouve du zinc dans : le lait, le yaourt, le fromage, les poissons et fruits de mer, les légumineuses poix, fèves, lentilles (et autres haricots), les amandes et noix, le pain complet.

Le Fer

Sa carence est parfois constatée au cours du SIDA. Elle provoque un état anémique (anorexie et asthénie).

Important : il faut pourtant savoir qu’un apport de fer ne corrige pas une anémie causée par la prise quotidienne d’AZT. Le fer a le même effet bénéfique que le zinc sur les candidoses digestives et l’herpès. Mais il ne faut pas oublier que des doses trop élevées de fer peuvent aussi stimuler la croissance de certains germes. Parmi les sources alimentaires contenant du fer, on peut citer : les viandes, le foie, les lentilles, les légumes, le pain, les céréales, les fruits. Le Sélénium (SE), quant à lui, participe à plus d’une centaine de réactions enzymatiques. En tant qu’anti-oxydation, qui détruit certains anticorps, le sélénium participe à la destruction de certains des plus toxiques parmi les déchets produits par l’oxygène que nous respirons. Le sélénium stimule le système immunitaire, ce qui le rend évidemment précieux pour les séropositifs et les malades du SIDA. On constate d’ailleurs un déficit du sélénium dans l’organisme au cours de l’évolution de la phase de séropositivité asymptomatiques vers le déclenchement de la phase évolutive de la maladie ARC et SIDA. Mais là comme ailleurs attention à l’auto-médication anarchique : sélénium est un métal hautement toxique à fortes doses. Les aliments contenant du sélénium sont : poissons, légumineuses, noix, amandes, pain complet, céréales, viandes…

Quelques conseils

Si vous avez des problèmes de mycose buccale, souvent responsables des pertes de l’appétit, pensez d’abord à consulter un médecin. Cela dit, il existe des médicaments pour soigner ce genre d’infections :

  • Daktarin : en gel ou bien en comprimés (prendre trois fois par jour et laisser fondre trois minutes dans la bouche avant d’avaler).
  • Trifulcan : prendre en complément des granulés effervescents de motilium pour éviter les nausées que peut provoquer ce médicament.

D’une façon générale, veiller à :

  • Faire cuire suffisamment viandes rouges et légumes.
  • Manger des fruits, mais en prenant soin de bien laver à l’eau (germes etc…).
  • Manger des fromages en privilégiant les pâtes molles (gruyère, gouda etc…).
  • Éviter les œufs à cause des risques de salmonellose.
  • Ne pas craindre de consommer des surgelés.

Et surtout, pour garder l’appétit et pouvoir ainsi fournir à votre organisme les apports nutritionnels susceptibles de le soutenir dans sa résistance au virus, prenez soin de bien préserver cette espace de plaisir et de convivialité que doit être le repas.

Bon appétit !

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