Avec ce quatrième numéro, ASUD fête son premier anniversaire ! Et nous comptons bien en fêter beaucoup d’autres avec vous. Et nous n’abandonnerons à aucun prix l’espace d’expression dont nous disposons enfin. Il représente pour nous un fantastique ballon d’oxygène et nous redonne un peu d’espoir.
Nous sommes désormais constitués en association loi 1901. Nous avons prouvé aux sceptiques (et à tout le monde) que des “toxicos” étaient capables de s’organiser, d’agir, d’être simplement responsables.
ASUD est devenu pour beaucoup d’intervenants en toxicomanie, un interlocuteur incontournable (et valable !). Bien sûr, nos interventions dérangent parfois certains prétendus “spécialistes”, guère habitués à ce que des vulgaires toxicos leur portent la contradiction et expriment leur avis. Que chacun reste à sa place, semblent-ils penser, et la nôtre est dans la rue, en prison ou à l’hôpital (psychiatrique, bien entendu).
Malheureusement, cette saloperie de sida progresse toujours plus dramatiquement chez les usagers de drogues, et nous sommes impatients que les changements annoncés par M. Kouchner se réalisent. Notre situation, si précaire, s’accommode mal de la patience qu’on attend de nous. Eh oui ! L’urgence est là, pressante, pesante ; c’est dans ce contexte catastrophique qu’ASUD a dressé une liste (non exhaustive…) de dix mesures d’urgence contre la marginalisation et l’extension du sida chez les U.D (voir p.14).
Simone Veil a succédé à Bernard Kouchner au ministère de la santé. Saura-t-elle nous entendre ? Saura-t-elle prendre les mesures qui s’imposent ? Essayons d’être un peu optimistes, Mme Veil a déjà fait preuve dans le passé d’un courage politique certain (et si rare…).
Alors, comme le clame si bien le groupe rap Assassin : “Le futur, que nous réserve-t-il ?” Il est temps de réagir, de ne plus subir, et ensemble nous pouvons devenir forts.