Une des premières déclarations de Mme Veil, le nouveau (super) Ministre de la Santé a été pour dire que jamais elle n’envisagerait aucune forme de dépénalisation pour les “drogues”.
Et une de ses premières interventions a été de maintenir Georgina Dufoix a la tête de la DGLDT (Direction Générale de la Lutte contre la Drogue et les Toxicomanes …. pardon, la Toxicomanie). Mais, dernière heure, celle-ci vient de démissionner, sans que nous sachions, à l’heure où nous mettons sous presse, qui la remplace. A-t-elle voulu par cette déclaration puis par cette décision, pour le moins mal avisée, marquer sa rupture politique avec la ligne suivie par son prédécesseur M. Kouchner ?
Toujours est-il que nous avions connu Mme Veil mieux inspirée – et plus courageuse. Mais peut-être cette protectrice des droits de l’homme, que sa profonde compréhension et son implication personnelle dans les problèmes de la femme avaient à l’époque conduit à braver courageusement les tenants de l’ordre moral en libérant l’avortement, peut-être Mme Veil – et nous l’espérons – ne pèche-telle que par méconnaissance du dossier.
Auquel cas, les membres d’ASUD, au nom de plus de 150.000 toxicos que ses déclarations semblent vouloir renvoyer une fois de plus à l’illégalité et à la marginalité se proposent de l’éclairer sur le vécu, sur l’expérience quotidienne et sur les véritables besoins et aspirations de cette population qui, plus que d’on ne sait quelle malignité intrinsèque des produits, souffre et meurt de la (non) vie que leur est faite par la répression qui s’y attache.
C’est pourquoi nous nous tenons à la disposition de Mme le Ministre de la Santé pour un dialogue grâce auquel les usagers pourront enfin devenir les partenaires et les interlocuteurs du débat qui les concerne au premier chef. Madame le Ministre, la balle est dans votre camp !