Chers amis,
La cinquième édition des ÉTATS GÉNÉRAUX DES USAGERS DE SUBSTANCES (EGUS 5) va se dérouler les 26 et 27 novembre 2009 à la Maison des Associations 10-18 rue des Terres au Curé, à Paris, dans le 13e arrondissement.
Avec le temps, les EGUS sont devenus la tribune d’ASUD, le moment où nous choisissons de communiquer sur un sujet qui nous semble crucial au regard de notre actualité.
En matière de drogues, l’année 2009 a commencé dans la grisaille des overdoses du Nord –Est parisien, puis s’est éclaircie avec l’élection inattendue de Barak Obama. En l’espace de quelques semaines les Européens ont assisté, médusés, à la mutation spectaculaire de l’Oncle Sam. Même la terrible guerre livrée contre la drogue a changé de physionomie après les déclarations du président sur « cette guerre livrée à nos propres concitoyens ». Plusieurs états américains autorisent ou sont en train de réfléchir à une autorisation de l’utilisation thérapeutique du cannabis. Mieux, ce vent de liberté semble souffler au sud du continent où l’on voit le Mexique, puis l’Argentine transformer leur législation qui dorénavant ne pénalise plus la consommation personnelle.
Il faut bien avouer que cette lueur d’espoir fait contraste avec le climat dépressif français. Chez nous, la répression des usagers de drogues suit une courbe de croissance exponentielle qui s’accommode fort bien d’une absence totale de débat. Autant d’éléments qui nous ont poussé à construire les EGUS autour de ce qui se passe à l’extérieur de nos frontières, et plus particulièrement à privilégier des expériences européennes susceptibles d’alimenter le débat français.
Notre première journée sera consacrée à l’utilisation thérapeutique du cannabis. Ce sujet n’a encore jamais franchi la barrière de nos tabous. L’exemple hollandais nous servira de fil rouge, une expérience bi décennale pratiquement ignorée des pouvoirs publics comme des spécialistes. Or, l’utilisation thérapeutique des cannabinoïdes intéresse les usagers de drogues à plusieurs titres, ils sont à la fois fréquemment victimes de pathologies infectieuses et avertis du potentiel bénéfique du Sativa. C’est l’occasion de mettre en avant notre rôle institutionnel d’association de patients.
La seconde journée sera consacrée à nos homologues de l’auto-support des usagers de drogues, implantés dans d’autres pays européens. Il y a maintenant plus de douze ans, en 1997, nous avions organisé une réunion en marge de la VIIIe conférence internationale de réduction des risques de Paris. Cette rencontre, baptisée IM a Drug User (IMDU), a jeté les bases d’un réseau informel de militants usagers de drogues. Aujourd’hui, ce réseau a un nom : International Network of People Using Drugs –INPUD. Il est implanté en Asie, sur le continent américain et en Europe. Notre objectif est de créer une coordination européenne Euro-Inpud affin de peser plus efficacement lors des rassemblements internationaux et auprès des décideurs politiques. Ce regroupement comprend de nombreux groupes de pairs qui sont riches d’expériences variées et souvent inédites dans notre pays. Ce rôle d’innovateur social, de locomotive de la réduction des risques représente la part la plus valorisante de nos actions. Comme nous l’avons démontré en France en menant une action collective expérimentale sur les salles de consommation à moindre risque, nous pouvons servir à la fois d’aiguillon et de guide à l’intérieur d’un partenariat consensuel avec les autres acteurs de la rdr.
Nous allons donc présenter différents itinéraires ayant conduit des associations d’usagers de drogues à nouer des liens durables avec la puissance publique ou le système de soins. Nous vous proposons une histoire de la parole de l’auto-support déclinée en plusieurs langues, en abordant la complexité de nos différences culturelles. .
Rendez –vous donc les 26 et 27 novembre à la maison des associations pour les cinquièmes Etats Généraux des Usagers de Substances (licites et illicites).