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Traitements de substitution aux opiacés : L’ODU tire la sonnette d’alarme !

Traitements de substitution aux opiacés : L’ODU tire la sonnette d’alarme !

Non-délivrance des TSO : L'Observatoire des droits des usagers tire la sonnette d'alarme

Voilà près de trente ans maintenant qu’ASUD se mobilise pour permettre aux Traitements de Substitution d’exister, près de vingt ans que l’Etat les a autorisé et près de dix ans que nous savons, sans aucune discussion possible, que les pharmacies sont encore majoritairement défavorables à l’idée de les délivrer. Cet été, l’ODU a donc été sur le terrain et a mené un testing de grande ampleur sur la ville de Paris pour évaluer la situation et mettre des chiffres sur une réalité que trop peu envisagent. Cette enquête militante est complétée de propositions concrètes. Elle fait l’objet d’une communication dans le journal Le Parisien

UN TESTING PAR DES USAGERS POUR CHANGER LES POLITIQUES PUBLIQUES

L’étude est réalisée dans le cadre du travail d’observation et de recueil de données de l’Observatoire. Elle avait vocation à confirmer dans un premier temps le principe selon lequel une majorité des pharmacies refusent aujourd’hui de délivrer des Traitements de Substitution aux Opiacés. L’enjeu est surtout de comprendre les raisons de ce refus et de se servir de ces données pour présenter un plan d’action concret en 2019 visant à réduire le nombre de pharmacies qui refusent de délivrer.

Dans ces circonstances, les données concernant les pharmacies sont confidentialisées. Selon les règles établies par l’Observatoire, ces données ne sont pas susceptibles d’être rendues publiques, pour deux raisons : D’une part, l’objectif de l’action est de réfléchir à la mise en œuvre d’actions concrètes, non coercitives pour convaincre les pharmacies qui sont toujours aussi nombreuses à refuser de délivrer, d’autre part, le principe des réponses est déclaratif, ce qui constitue ici l’une des limites du travail réalisé puisque aucun moyen de preuve tangible ne peut être apporté pour confirmer ou infirmer les propos tenus.

 

La méthode de ce testing se fonde sur le principe que l’enquêteur est un usager de méthadone ou de buprénorphine, qu’il va bientôt emménager dans le quartier et qu’il démarche donc la future pharmacie qui lui délivrera le médicament. 

Le recueil des données se focalise sur l’intérêt de la réponse du pharmacien et ne tient donc pas compte de la distinction entre les deux types de délivrance. 

L’enquête a été réalisée en été, du 20 juillet au 25 août et n’était réalisée qu’en après-midi, sur une amplitude horaire de 13h30 à 17h30 afin de pouvoir prendre le temps de discuter avec les personnes interrogées et favoriser le principe d’une interview non directive individuelle. 

 

L’enquête a concerné 115 pharmacies au sein de Paris intra-muros. Elles représentent 11,6% des pharmacies parisiennes. Les pharmacies concernées par l’enquête ont été sélectionnés selon leur proximité géographique avec des structures médico-sociales.

Pour obtenir le produit, je dois faire 25 km à l'aller et au retour chaque semaine. La pharmacie à côté de chez moi refuse de délivrer. Faut se mobiliser aujourd'hui, et c'est pour ça que j'ai envoyé une doléance !
Rémy
La Souterraine (Creuse)

Les confirmations de l'enquête

Cette enquête confirme qu’un nombre important de pharmacies continuent de refuser de dispenser les Traitements de Substitution. Au sein de notre échantillon, elles représentent 71% des cas interrogés. 

 

Le testing confirme aussi le préjugé qui entoure les justifications au refus. L’argument de sécurité, la crainte d’une mise à mal de la réputation de l’établissement, la remise en cause du principe même de la substitution ou le jugement moral sont autant d’éléments redondants dans l’étude et qui démontrent qu’il est nécessaire de penser une campagne d’information à destination des pharmacies sur ce sujet important.

 

Autre préconisation qui nous apparaît comme évidente, la nécessité de contrôler et de demander aux Agences Régionales de Santé de jouer un véritable rôle de soutien des usagers sur cette question. Aussi bien à travers le service des inspections (pour le coercitif) que celui de la démocratie sanitaire (pour la prise en charge des cas particuliers) peuvent permettre à termes de réduire les cas de refus. 

Plus d'informations ?

Vous pouvez nous contacter en envoyant vos questions et vos demandes à l'adresse ODU@ASUD.ORG

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