Tous les mardis de 18 à 20 heures, la mission XBT de Médecins du monde à Paris tient une permanence d’analyse de produits. De la réduction des risques à l’état pur… testée en direct à l’occasion d’une carotte anglaise.
Descandant de l’avion en provenance de Londres avec des bonbonnes d’héro dans les poches, je me jette dans le taxi, puis arrivé devant chez moi, je monte 4 à 4 les escaliers, et me précipite sur le matériel d’injection et commence fébrilement la prépration du produits. D’abord une petite dose pour tester. Quand je me met à chauffer la cuppule, le mélange commence à faire des boules de cire, et une nappe de ce qui ressemble à de la paraffine apparaît à la surface… Furieux de commencer à comprendre que je me suis fait arnaquer, j’injecte quand meme une toute petite quantité… pour voir…ça me mets très mal, dans un etat de tension interne. Ça s’appelle se prendre une carote à l’anglaise…
Curieux de voir ce que ces chers dealers anglais ont pu mettre dans cette came, je me rend à Médecins du Monde (MdM) le mardi qui suit à 18h. La mission Rave Paris tient une permanence d’analyse des différents produits que leur amène les usagers. Thomas, phamacien et bénévole à la mission, m’accueille et m’explique leur démarche. « L’histoire ce n’est pas seulement de tester des prods, mais c’est surtout pour entrer en contact avec des usagers qui ne fréquentent aucun dispositif sanitaire, pour discuter de leur pratique, et les initier à la réduction des risques ». C’est ainsi que tout en remplissant une fiche de renseignement sur le produit, nous discutons de ma pratique d’injection, des circonstances d’achat du prod et de consommation, des différents mélanges possibles…
Une fois le questionnaire rempli, il m’enmène vers une table, ou sont posé des tubes, des réactifs, et toute la panoplie du petit chimiste en herbe. Il me fait prélèver une tete d’épingle de mon caps pour la mettre dans un tube de prélèvement. La technique utilisée pour tester les prods s’appelle la chromatographie sur couche mince (CCM). Elle est issue du milieu festif et a été développee pour compléter le fameux (défunts) test de marquis à partir du début des années 2000. Cette technique ne permet pas de connaître le pourcentage de produit présent, mais de préciser la présence ou l’absence de substances comme l’héroïne, la cocaine, le speed, l’ecstasy et leur principaux produits de coupe.
Pendant la demi-heure d’attente au cours de laquelle plusieurs opérations minitieuses sont effectués, Gregory, le coordo de la mission XBT de MdM (mission scientifique soutenant le développement de l’analyse de drogues) va un peu plus loin dans le fonctionnement et les buts du dispositif. « Le projet ne se résume pas à ces deux heures. Nous formons aussi des usagers qui, s’inscrivant dans une démarche de RdR, collectent ainsi les produits auprès de leur réseau. Nous sommes également en relation avec des CAARUD qui proposent ce service d’analyse à leurs usagers et qui nous ramènent des échantilons dans les tubes de prélèvements. C’est un premier pas, mais nous aimerions que cette méthode d’analyse puisse être expérimentée directement dans les CAARUD ». Effectivement, ça pourrait être le double effet kiss-cool du bonbon rdr : faire ré-entrer la réduction des risques dans le centres, mais aussi y amener des usagers qui n’ont sinon aucune raison de venir.
Les résultats de l’analyse sont prets. Différents points de couleur sur une feuille, qu’il faut comparer à un référentiel dans un gros classeur. Si l’échantillon contient bien de l’héroïne et une dose de paracétamol il contient aussi de la phénacétine, précurseur du paracétamol interdit en France, et qui se retrouve plutot d’habitude dans les produits de coupe de la cocaïne. Autres surprise, il n’y a pas de caféïne comme dans 90% des echantillons analysés. Et puis, il y a une substance inhabituelle qui apparaît sur le papier, mais qui n’est pas répértorié dans le référentiel. Impossible de l’identifier…Je remet une tete d’épingle dans un flacon, mais cette fois-ci pour le programme SINTES, programme de l’OFDT d’analyse de produit plus complet, mais qui malheureusement, ne donne pas les résultats avant un mois.
Je repars allégé de quelques miligrammes de came en moins, qui va de toute façon veillir au fond d’ une boite, mais enrichi de précieux conseils de réduction des risques. Les dealers anglais ne sont plus ce qu’ils étaient.
Curieux de voir ce que ces chers dealers anglais ont pu mettre dans cette came, je me rends donc le mardi suivant à 18 heures à la Mission XBT de Médecins du monde qui tient une permanence d’analyse des différents produits amenés par les usagers. Thomas, pharmacien bénévole à la mission, m’accueille et m’explique leur démarche. « L’histoire, ce n’est pas seulement de tester des prods, mais c’est surtout pour entrer en contact avec des usagers qui ne fréquentent aucun dispositif sanitaire, pour discuter de leur pratique et les initier à la réduction des risques. » C’est ainsi que tout en remplissant une fiche de renseignements sur le produit, nous discutons de ma pratique d’injection, des circonstances d’achat du prod et de consommation, des différents mélanges possibles…
Une fois le questionnaire rempli, Thomas m’emmène vers une table où sont posés des tubes, des réactifs, et toute la panoplie du petit chimiste en herbe. Il me fait prélever une tête d’épingle de mon caps pour la mettre dans un tube de prélèvement. Issue du milieu festif et développée à partir de 2000 pour compléter le fameux (défunt) test de Marquis, la technique utilisée pour tester les prods s’appelle la chromatographie sur couche mince (CCM). Une technique qui ne permet pas de connaître le pourcentage de produit présent, mais d’identifier les substances comme l’héroïne, la cocaïne, le speed, l’ecstasy et leurs principaux produits de coupe.
Pendant la demi-heure d’attente ponctuée de plusieurs opérations minutieuses, Gregory, le responsable de la mission XBT, détaille un peu plus le fonctionnement et les buts de la mission : « Notre permanence ne se résume pas à ces deux heures. Nous formons aussi des usagers, qui collectent les produits auprès de leur réseau, et nous sommes en relation avec des Caarud qui proposent ce service d’analyse à leurs usagers et qui nous ramènent des échantillons dans les tubes de prélèvement. C’est un premier pas, mais nous aimerions que cette méthode d’analyse puisse être expérimentée directement dans les Caarud. » Effectivement, ça pourrait être le double « effet Kiss Cool » du bonbon RdR : réintroduire la réduction des risques dans les centres, mais aussi y amener des usagers qui n’auraient aucune raison d’y venir autrement.
Les résultats de l’analyse sont prêts. Différents points de couleur sur une feuille, qu’il faut comparer à un référentiel dans un gros classeur. Si mon échantillon contient bien de l’héroïne et une dose de paracétamol, il contient aussi de la phénacétine, un précurseur du paracétamol interdit en France qu’on retrouve plutôt d’habitude dans les produits de coupe de la cocaïne. Autre surprise : il n’y a pas de caféine comme dans 90% des échantillons analysés, mais une substance inhabituelle qui apparaît sur le papier et qui n’est pas répertoriée dans le référentiel. Impossible donc de l’identifier… Je remets une tête d’épingle dans un flacon, mais cette fois-ci pour le programme Sintes de l’OFDT, un programme d’analyse de produits plus complet, mais dont les résultats ne sont malheureusement pas donnés avant un mois.
Je repars allégé de quelques milligrammes de came – qui va de toute façon vieillir au fond d’une boîte – mais enrichi de précieux conseils de réduction des risques. Les dealers anglais ne sont décidément plus ce qu’ils étaient.
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