Autosupport des usagers de drogues

Seringues usagées

Je sais, on a l’air de rabâcher, mais on ne le dira jamais assez : non, une seringue propre en apparence n’est pas une seringue stérile. Même dans quelques traces microscopiques de sang dans une seringue ou une aiguille infectée, le virus du SIDA garde toute sa virulence. Et ce, même plusieurs semaines après la dernière utilisation.

Parce qu’il ne supporte pas l’exposition à l’air, le virus du SIDA, le VIH (Virus de l’Immunodéficience Humaine) n’a que peu de chances de survivre à l’extérieur du corps humain. Sauf quand il se trouve dans les traces de sang qui subsistent à l’intérieur d’une seringue ou d’une aiguille. Dans ce cas, le sang infecté est particulièrement protégé, à l’abri de l’air – surtout à l’intérieur d’une aiguille obstruée par un caillot. Et la température à laquelle est conservée la seringue infectée ne fait aucune différence.

Un virus n’est pas en effet un organisme «vivant», au sens classique du mot et la congélation, par exemple, ne l’affecte pas. En fait, il ne pourra être détruit que par très haute température (l’eau bouillante, par exemple). Et la propreté apparente de la seringue usagée ne fait aucune différence. Des chercheurs américains ont examiné des seringues usagées sur lesquelles il n’y avait plus de trace de sang visible. Ils ont retrouvé le VIH dans la plupart d’entre elles; ce qui montre que le virus peut parfaitement survivre à l’intérieur d’une seringue… mais pour combien de temps, peut-on se demander ?

Pour le savoir, un de ces chercheurs a laissé de côté pendant une semaine trois seringues utilisées par des Usagers des Drogues porteurs du virus. Puis, ce délai écoulé, il les a rapportées au laboratoire pour un test de dépistage. Le virus était présent dans les trois seringues. Ce qui tend à démontrer que celui-ci peut survivre pendant plus d’une semaine à l’intérieur d’une seringue. Bien qu’on n’ait pas procédé à des recherches à ce sujet, on a estimé la durée approximative de survie du virus dans une seringue à au moins trois semaines, et peut-être même plus longtemps si les traces de sang sont dans l’aiguille, à l’abri de l’air ambiant. C’est ainsi que, dans du sang conservé sous vide, le virus est pratiquement immortel.

En d’autres termes, cela signifie que, quelque soit le délai écoulé depuis la dernière utilisation, il est toujours dangereux de réutiliser une seringue non stérilisée. En effet, si vous vous shootez avec une seringue contaminée, vous vous enverrez forcément du sang infecté dans les veines. Ce qui ne veut pas dire que vous vous contaminerez à tous les coups, mais le risque est considérable.

Les risques de se retrouver contaminé en s’égratignant avec une seringue infectée sont peu élevés, mais réels. Ainsi, toujours aux États-Unis, on a fait des tests de dépistage à un échantillon de 17 000 personnes qui se sont piquées superficiellement par accident avec des seringues infectées. Seuls deux d’entre eux étaient devenus séropositifs. Deux, c’est peu bien sûr, mais s’il s’agissait de l’un de vos proches ? De vous même ?

-- Commentaires

2 Responses

  1. samedi j’ai passé une tres mauvaise journée de l’après midi jusqu’au soir je n’ai eu que des problemes, deceptions, peurs etc… le soir même je suis partit je vie dans mon camion dans le skouat de ma ville. Là, on m’a proposé du speed, que j’ai injecté, je m’injecte quotidiennement du Subutex à 16mg par jour. Je prend donc mon 1er shoot de speed tout ce passe bien entre temps mon ex petit ami m’appele pour me dire ca n’allait pas etc et qu’il voulait ce suicidé après cela j’en ai pris un autre lors de la preparation j’ai posé mon coton sur la table du skouat où il devait y avoir des cendres de cigarettes …?? et spontanément après mon 2eme shoots une douleurs innabituel commencé de la nuque jusqu’au cerveau. La douleurs etait si intense que je n’ai pu que m’allonger dans l’obscurité sans bruits avec 2 amis qui me surveillés, de là on m’a donné une serviette mouillée et fraîche car je transpirai a grosses goûttes et j’ai pris dans la nuit doliprane et de là la douleurs etait de plus en plus vive et g commencai a vomir pendant plusieurs heures de la nuit sans pouvoir evidemment dormir ayant injectée de l’hamphetamine en grosse quantité. Là je v un peu mieux sachant que l’on est dimanche et que ca c passé vendredi j’ai encore une douleurs lancinante dans la tête. Cela m’inquiete beaucoup car une amie a fait un AVC cet hiver à coté de moi et je l’aie emmenée aux urgences voyant qu’elle souffrait beaucoup. Je craint que cela ce produise mais je sent que je vai de mieux en mieux même si j’ai encore un font de migraine et que je suis très faible.

    1. A mon avis c’est « une GROSSE poussière », autrement dit un choc sceptique, une forte petite septicémie. C’est un problème, parfois récurant, bien connu par nombre d’injecteurs (voir mon article ici).
      Un germe, une bactérie… bref un vilain microbe a contaminé le shoot et a pénétré dans ton sang et l’organisme s’est héroïquement battu contre l’intrus jusqu’à ce qu’il le terrasse. Dans ton cas la lutte dut être homérique, ce qui explique les vives secousses subies.
      Voilà qui justifie la nécessité impérieuse de bien se laver les mains, désinfecter le point d’injection, et veiller à ce que le « matos » soit disposé et manipulé le plus proprement possible.
      Tu peux toujours aller consulter mais il faudrait tomber sur un toubib qui connaisse bien les problèmes liés aux pratiques d’injection.
      Sans quoi, au vu des symptômes, il peut interpréter de façon très alarmiste le tableau clinique que tu lui présentera.
      Sinon, normalement, tout rentre dans l’ordre en quelques jours…. jusqu’à la prochaine « poussière ».

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