Les stimulants sont des produits psychoactifs qui ont en commun de stimuler le système nerveux central, une zone du cerveau qui contrôle des fonctions basiques de l’organisme comme la respiration et les battements du cœur. Aussi appelés excitants, les stimulants ont tous pour effet d’accélérer le pouls et la respiration, de diminuer la sensation de fatigue et de donner l’impression d’accélérer la pensée. Il existe un grand nombre de NPS stimulants qui agissent sur le cerveau par différents mécanismes et qui ont des effets différents les uns des autres. Ils entrainent toutefois un certain nombre de risques communs :
– La principale cause de décès liés à l’usage de stimulants est d’ordre cardiovasculaire (AVC et infarctus). Les stimulants ayant pour effet d’accélérer et d’amplifier les battements du cœur, ils favorisent le risque que des « caillots » (sang coagulé, cristaux de cholestérol…) se détachent des parois du système veineux et se déplacent, portés par la circulation sanguine. Ces « caillots » peuvent alors boucher une veine ou une artère et provoquer un défaut d’irrigation sanguine et donc d’oxygénation d’un membre ou d’un organe. Sans oxygène, la partie du corps concernée va rapidement se nécroser, pouvant mettre en jeu le pronostic vital de la personne s’il s’agit d’un organe essentiel comme le cœur ou le cerveau, ou bien pouvant provoquer des handicaps plus ou moins lourds (perte de l’usage d’un membre, déficits neurologiques…).
Ce risque est encore amplifié par l’effet vasoconstricteur de nombreux stimulant (particulièrement la cocaïne) qui va faire rétrécir le réseau veineux et artériel (en diminuant le diamètre des « tuyaux ») et qui va aussi les rigidifier, les rendant encore plus susceptibles de se boucher.
Enfin, en augmentant l’activité cardiaque, les stimulants augmentent aussi les besoins du cœur en oxygène ce qui aggrave les infarctus du myocarde. C’est pour cette raison qu’il ne faut surtout pas administrer de dépresseurs (alcool, benzodiazépines, opiacés ou NPS dépresseurs) en cas de surdose de stimulants : si les dépresseurs peuvent diminuer la tension induite par les stimulants et donner une sensation d’apaisement, ils diminuent l’apport en oxygène et risquent d’aggraver le problème. Pour en savoir plus sur les overdoses de stimulants, vous pouvez consulter notre brochure (OD tome 2 : les stimulants)
-Le second risque, spécifique aux stimulants qui jouent sur la sérotonine (MDMA, cathinones, 5APB…) est le syndrome sérotoninergique, une sorte d’overdose de sérotonine qui se traduit par une forte élévation de la température, une agitation, de la confusion, des raideurs musculaires voir des spasmes, des mouvements de dilatation / réfraction des pupilles sans raison et parfois même asymétrique (une seule pupille qui se rétrécit ou s’agrandit) etc. Le syndrome sérotoninergique résulte souvent d’un mélange entre différent produits sérotoninergiques (y compris des traitements comme le tramadol ou certains anti-dépresseurs) et peut s’avérer dramatique voir mortel. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter notre brochure (OD tome 2 : les stimulants et pour vous renseigner sur les interactions entre les différents NPS stimulants nous vous recommandons psychonaut.wiki).
-Un autre risque des stimulants réside dans l’état d’épuisement physique et psychique qu’ils peuvent provoquer. En effet, si les stimulants « bloquent » bien les signaux d’alertes de notre corps tels que la faim, le sommeil, la douleur etc, ils ne rendent pas réellement plus résistant. Ainsi, après une séquence de consommation pendant laquelle le consommateur n’a pas dormi ni mangé, ne s’est pas hydraté correctement (les boissons alcoolisées déshydratent encore plus), s’est beaucoup dépensé (par exemple en marchant ou dansant pendant des heures), n’a pas fait attention à la chaleur ni au froid etc, la descente risque d‘être d’autant plus difficile que la session aura été longue ! Les effets peuvent être physiques (frissons, hypersomnie…) aussi bien que psychiques. De véritables pétages de plombs directement liées à des descentes de stimulants sont régulièrement décrits, en effet, à elle seule la fatigue affaiblit le psychisme. Ajoutée à l’épuisement général ainsi qu’à la déprime induite par les déséquilibres en neurotransmetteurs dans le cerveau, cela peut suffire pour décompenser. Attention au cannabis pour se détendre qui peut avoir des effets contre productifs et amplifier le pétage de plomb.
-Par ailleurs, s’ils ne provoquent pas de dépendance physique, les stimulants provoquent des dépendances psychiques et des compulsions qui peuvent s’avérer particulièrement difficile à stopper (cf dépendances).