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Hallucinogènes

Hallucinogènes

Les hallucinogènes constituent l’une des plus grandes familles de NPS. On y trouve des molécules chimiquement très différentes les unes des autres, dont les effets pharmacologiques et les doses actives sont tout autant variés (bien que la plupart jouent sur les récepteurs à sérotonine via des mécanismes encore mal compris)… A titre d’exemple le bromo dragonfly, l’un des NPS hallucinogènes les plus puissants est actif à partir de quelques milligrammes pour des effets qui durent plusieurs jours tandis qu’une dose moyenne de DMT tourne autour de 25 mg pour un effet durant moins d’une heure !

Les frontières de cette catégorie sont difficiles à établir, certains stimulants peuvent avoir des effets hallucinogènes (c’est notamment le cas de la MDMA qui à haute dose produit clairement des hallucinations) tandis que certains hallucinogènes entrainent aussi des effets qui pourraient les rapprocher d’autres catégories comme les stimulants ou les dépresseurs (par exemple les amphétamines substituées comme le DOB sont clairement des hallucinogènes mais la plupart d’entre elles possèdent aussi des effets stimulants).

En fait le principal point commun des hallucinogènes réside dans les effets qu’ils produisent. Bien qu’ils n’induisent pas systématiquement d’hallucinations, ces molécules favorisent la survenue de ces dernières ou au moins d’illusions (une illusion est une mauvaise interprétation de l’environnement par le cerveau, par exemple de voir une rivière à la place d’une route, tandis qu’une hallucination est une production de l’esprit sans lien avec l’environnement). Les hallucinations et les illusions peuvent être visuelles, auditives, gustatives, tactiles ou bien toucher plusieurs sens simultanément. Des interférences entre différents sens sont aussi fréquemment décrites (par exemple l’impression d’entendre une couleur ou de voir un son), c’est la synesthésie.

Cependant les hallucinogènes, qui peuvent aussi être appelés perturbateurs ou psychédéliques (du grec « qui révèle l’esprit »), peuvent entraîner beaucoup d’autres effets. Une certaine euphorie, des fous rires, une sensation de connexion universelle, d’amour infini, de compréhension totale du monde sont souvent évoqués et recherchés par les consommateurs. L’impression de penser plus vite, de prendre du recul par rapport aux choses, aux normes et à soi-même sont aussi fréquemment décrites.

Mais c’est aussi…

Malheureusement les hallucinogènes ont aussi leur côté obscur qui peut se traduire par l’apparition de délires (pertes de contact avec la réalité) dont les plus courants sont des impressions de persécution, de la paranoïa, la sensation de se dissoudre dans l’environnement, de ne plus savoir qui l’on est, ainsi que des difficultés à penser et à s’exprimer, comme si on avait le cerveau englué… Les effets peuvent donc être désagréables, c’est ce qu’on appelle faire un bad trip, qui peut être extrêmement difficile à vivre sur le moment et peut parfois laisser des séquelles (traumatisme).

Contrairement à une idée reçue un bad trip n’est pas forcément problématique sur le plan psychique. Au contraire, certaines décompensations (survenue d’un trouble psychique durable) prennent la forme d’épisodes agréables du point de vue du consommateur et donc très éloignés de bad trips. C’est notamment le cas lorsque la personne vit une révélation sous l’effet d’un hallucinogène – par exemple elle apprend qu’elle est envoyée par une force divine pour répandre l’amour sur Terre –  mais qu’une fois les effets du produits redescendus, elle ne revient pas dans son état normal. La personne peut alors être extrêmement heureuse, ce qui complique fortement les choses pour son entourage qui se rend bien compte que quelque chose cloche… Les proches risquent alors d’avoir toutes les peines du monde à gérer la situation, entre d’un côté la vulnérabilité d’une personne en pleine bouffée délirante avec la crainte que son état s’empire si elle n’est pas prise en charge, et de l’autre côté, la crainte qu’en cas d’hospitalisation psy la personne se retrouve avec un traitement de choc alors que tout serait peut être rentré dans l’ordre sans intervention extérieure…

Il est malheureusement impossible de donner des techniques fiables pour gérer ce genre d’incidents tant c’est du cas par cas mais retenez qu’on distingue généralement :

  • l’épisode délirant sous l’effet d’un produit (avec retour à l’état normal à la fin des effets du produit)
  • la pharmacopsychose (lorsque la personne revient pas dans son état normal 2 jours maximum après l’arrêt des effets du produit)
  • la décompensation (lorsque même au bout de 3 jours la personne n’est pas revenue dans son état normal).

Une décompensation nécessite généralement un suivi psy sur le long terme tandis qu’une pharmacopsychose peut n’avoir aucune incidence. On conseille quand même de considérer la survenue d’une pharmacopsychose comme un avertissement de la fragilité du psychisme et de cesser toute consommation d’hallucinogènes (mais aussi de cannabinoïdes ey de stimulants) pendant quelques temps…

En dehors des risques psychiques, les hallucinogènes ont la réputation d’être une catégorie de produits assez safe. Plusieurs études les ont classés comme les produits les moins dangereux (là encore troubles psy à part). En effet ils n’induisent  qu’une faible dépendance psychique et pas de dépendance physique et la plupart n’ont pas de toxicité spécifique. C’est particulièrement vrai pour les hallucinogènes classiques comme le LSD dont la dose mortelle semble extrêmement élevée, ainsi que pour les champignons hallucinogènes. En revanche, parmi les NPS certains hallucinogènes sont beaucoup plus dangereux et doivent être consommés avec une prudence bien plus grande.

Le nombre de décès directement lié à des consommations de NPS hallucinogènes est certainement très sous-estimé et pourtant il semble important. Qu’il s’agisse d’erreurs d’étiquetages de la part des shops (cf RDR) ou d’erreurs de dosage venant des consommateurs, plusieurs dizaines de décès sont ainsi avérés. En effet, de nombreux NPS hallucinogènes ont des effets stimulants et vasoconstricteurs qui favorisent la survenue d’AVC et d’infarctus (c’est notamment le cas des 2C et des N Bomes), tandis que d’autres sont si puissants qu’une quantité infime suffit pour faire une overdose.

Si vous comptez consommer un NPS hallucinogène, renseignez-vous toujours sur la molécule que vous comptez acheter (dosage, durée des effets, interactions dangereuses etc) en croisant les informations recueillies sur des forums de consommateurs (Psychonaut, Psychoactif) avec des données trouvées sur les sites de référence anglophones (Erowid et Psychonaut.wiki).

Ensuite commencez toujours par une quantité infime et laissez-lui le temps d’agir afin de vérifier qu’il n’y a pas erreur sur la marchandise.

Soyez extrêmement vigilant sur le dosage (balance de précision ou dilution volumétrique, cf RDR).

Enfin, les effets des hallucinogènes étant particulièrement influencés par l’environnement et l’état d’esprit du consommateur, limitez vos consommations à des moments où vous êtes heureux et dans un contexte agréable, avec des gens de confiance et sans tâche qui nécessiterait votre attention le lendemain (les effets résiduels des NPS hallucinogènes sont souvent très longs).

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